Après l’ATA, un « accord de sortie de crise »

LES ENJEUX DE L’ACCORD

La direction du groupe souhaite un accord générateur d’une nouvelle modération salariale pour les deux années à venir et applicable à l’ensemble des sociétés.

Un accord pour cadrer les NAO 2022 (Négociations Annuelles Obligatoires)

Au moment de la reprise des activités, un plancher fixerait le budget minimum à 2 % de la masse salariale.
La direction du groupe projette de plafonner à 50 % du budget global les Augmentations Générales (AG) pour les non-cadres et refuse les AG pour les Ingénieurs/cadres. Les négociations au sein de chaque société seront donc très limitées.

Un accord pour limiter l’intéressement perçu en 2023

La direction propose de réinstaurer une limitation des sommes perçues au titre de « P+I » (Participation + Intéressement) pour l’année 2023 à 8 % de la masse salariale malgré la reprise attendue.
En compensation, alors que l’accord ATA prévoit un plafond « P+I » de 4 %, versé en 2022, la direction propose de le relever à 6 %. Ce supplément engendre une revalorisation réelle, au mieux, de 1 % pour les sociétés susceptibles de verser un intéressement. Ceci s’explique par le caractère obligatoire du versement de la participation qui se situera autour de 5 % l’année prochaine.

Quel intérêt pour les salariés d’accepter cette proposition à la baisse alors que les accords d’intéressement sociétés doivent s’appliquer ?

Un accord pour geler les abondements

L’accord ATA prévoit un gel pour 2022. La Direction du groupe souhaite que les syndicats valident la prolongation de ce gel pour 2023.

À quand des négociations loyales ?

La Direction menace de supprimer 2000 emplois en 2022 si un tel accord n’était pas trouvé. Pourtant l’État s’est engagé à hauteur de centaines de millions d’euros (APLD, R&D) et les syndicats ont déjà concédé une modération de la rémunération des salariés de Safran (ATA). Selon la CGT un « contrat » engage donc désormais la direction à la préservation de l’emploi. Si cet accord était dans l’intérêt des salariés la Direction n’aurait pas à brandir de menace.

Safran génère près d’un milliard d’euros de bénéfices cette année et distribue près de 200 millions d’euros aux actionnaires.
Nous devrions retrouver dans cet accord la suppression de l’ Intéressement Long Terme (ILT) attribué notamment aux dirigeants de notre groupe. Nous devrions aussi joindre une mesure de limitation, voire de gel, des dividendes versés.

Un accord, tel que proposé, a donc pour seule vocation d’accélérer et intensifier la génération de profits sur le dos des salariés.

Ce que propose la CGT

Les salariés du groupe ont déjà fortement payé la crise sanitaire. Dans cette période où l’activité reprend, les efforts ne doivent pas reposer uniquement sur les mêmes.
La CGT portera la demande d’un budget plancher « groupe » de 5 % de la masse salariale lors de la prochaine réunion de négociation.

Ce plancher doit, à minima, intégrer l’inflation 2021 et doit compter une augmentation minimum pour donner la possibilité à chaque salarié de doubler son salaire sur la durée de sa carrière.
Le cadre des NAO groupe doit également comporter une AG pour les Ingénieurs/Cadres afin de rattraper la politique de rémunération insuffisante du Groupe, et inciter notamment les plus jeunes à rester.

5 réactions

  1. Les efforts et les miettes pour les salariés.
    Le confort et la galette pour les dirigeants et actionnaires.
    Y’en a marre de ces hypocrites qui te disent de te serrer la ceinture pendant qu’ils se gavent !
    La modernisation, c’est pour tout le monde où pour personne, point barre !

  2. Quelle honte. Comment osent-ils mettre ce genre de propositions sur la table ? Et menacer de pertes d’emploi ?
    L’activité repart, safran se porte bien.
    Ils veulent appauvrir les salariés pour avoir toujours plus de benef pour les gros actionnaires ! 🙁

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Publié le :
6 octobre 2021