Nous sommes en guerre ! Ce n’est pas nous qui le disons, c’est le président de la République. Il l’a assez martelé dans son allocution du 16 mars.
Alors expliquez-nous pourquoi, dans ce contexte de guerre sanitaire contre le COVID 19, vous, Safran Nacelles Le Havre, vous décidez une reprise partielle d’activité avec consommation de matériel de protection dont on sait qu’il fait cruellement défaut au personnel soignant dans son ensemble.
Les gants, les masques, les combinaisons de protection et le gel hydro-alcoolique sont autant de « munitions » dans cette guerre sanitaire qui devraient servir uniquement dans les métiers essentiels à la nation, ce qui est lié à l’alimentaire, à l’énergie et à la santé à l’exclusion de tout le reste.
D’autant plus qu’en sachant d’ores et déjà que cette crise sanitaire sera inévitablement suivie d’une crise économique, il n’y a aucune raison valable de se précipiter à reprendre la production.
Comme vous êtes friands de chiffre et que vous adulez la croissance, en voici quelques un :
En 8 jours,
+ 102 %,
+131 %,
+ 147 %
Et le meilleur pour la fin +305 %.
Fabuleux me direz-vous, sauf quand on sait que ces chiffres sont ceux de l’ARS de Normandie au 2 avril 2020, et qu’ils correspondent respectivement à l’augmentation sur 8 jours du :
Nombre de cas avérés de COVID 19 en Normandie : +102 %
Nombre d’hospitalisations et réanimations liées au COVID 19 en Normandie : + 131 et +147 %
Nombre de décès dû au COVID 19 en Normandie : +305 %
Comment justifiez-vous le fait de risquer d’augmenter la propagation du virus en maintenant la production sur le site ?
Comment justifiez-vous le fait de faire courir le risque d’un accident de trajet ou de travail aux salariés tout en sachant que les services de réanimation sont déjà surchargés et ne peuvent déjà plus accueillir de patients.
Vous dites dans vos communications que la santé des salariés est votre priorité, osez donc vos idées, le pic de contamination n’étant pas passé, soyez enfin responsable et cessez temporairement l’activité sur le site du Havre.
Continuer dans la démarche que vous avez engagé le 24 mars 2020 n’est pas seulement scandaleux au regard du matériel de protection, c’est criminel dans le contexte de saturation des hôpitaux.
Faites enfin passer l’humain avant les profits !