Comité de Groupe Safran : Compte rendu de réunion du 25/11/22

Un nouveau bureau

La séance, après les formalités habituelles de validation des procès verbaux des réunions précédentes, a commencé par la désignation des membres du nouveau bureau. Nous rappelons que les membres se sont historiquement mis d’accord sur un fonctionnement tournant entre les quatre Organisations Syndicales présentes, indépendamment de leur représentativité.

La nouvelle composition du bureau est alors proposée :

  • Secrétaire : Nicolas DOMET (CGT)
  • Secrétaire adjoint : Régis FRIBOURG (FO)
  • Trésorier : Philippe BOURSSIAC (CFE-CGC)
  • Trésorier adjoint : Ludovic PFIRSCH (CFTD)

à l’unanimité, ce nouveau bureau est adopté.

Un expert pour examiner les comptes

Le comité de groupe a choisi de renouveler le cabinet Xpair en tant qu’expert pour l’examen annuel des comptes 2022.

Augmentations 2022 : Une déclaration intersyndicale

Avant l’arrivée de Monsieur Andries, Monsieur DUBOIS DRH du groupe SAFRAN nous fait part de son ressenti concernant la pétition, il est aussi au courant de la déclaration que nous allons faire à Monsieur ANDRIES au sujet du mouvement et des revendications communes aux 4 OS

Il indique que les commentaires qui figurent sur la pétition sont irrespectueux. Le « tous pourris » et le « ils s’en mettent plein les fouilles » ne le mettent pas en colère mais …, il y reviendra après la déclaration.

Nicolas Domet, nouveau secrétaire du Comité de Groupe, fait la lecture d’une déclaration rédigée conjointement entre la CFDT, la CGC, la CGT et FO.

Voici son contenu : (version PDF imprimable ici)

Monsieur le Directeur Général,

Après deux années de tempête sanitaire, d’efforts financiers, ponctuées par des périodes d’APLD pour certains, ou de surcharge de travail pour les autres, le groupe SAFRAN maintient la pression sur les salariés du Groupe.

En effet, malgré plusieurs grèves, suivies de réunions de revoyure, malgré le constat unanime des organisations syndicales que le compte n’y est pas, la Direction du groupe SAFRAN maintient un programme salarial 2022 de 4 % pour une inflation 2022 attendue à une moyenne de 6 %.

Face à nos demandes, la Direction de SAFRAN s’est contentée d’annuler le rabotage de l’Intéressement, d’octroyer une prime de partage des profits de 750 euros qui sera versée unilatéralement au titre d’un rattrapage de l’Inflation et de compenser une troisième année sans abondement de l’épargne salariale, par la concession de 10 actions gratuites pour … 2024.

SAFRAN déclare : « nous vous donnons le maximum de ce qu’il est possible de donner ».

C’est d’autant moins crédible que SAFRAN enregistre une remontée significative des commandes et des résultats, que SAFRAN attribue 700 000 actions aux 700 dirigeants du groupe, soit 1000 actions chacun, et que SAFRAN va dépenser ces prochains jours 325 M€ pour racheter des millions d’actions SAFRAN.

Cette disproportion est incroyable, mais c’est bien la réalité !

Devant cette injustice manifeste, les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CGT et FO ont pris la décision de lancer une pétition intersyndicale sur tout le groupe SAFRAN.

A ce jour, plus de 9000 collègues l’ont signée.

En leur nom, mais aussi au nom de tous les salariés du Groupe, nous vous demandons simplement un juste rattrapage salarial de l’Inflation de 2 % pour équilibrer, tant bien que mal, l’année 2022.

A l’heure où quelques-uns ont été bien servis, notre demande est légitime et mérite d’être entendue.

Nous espérons, Monsieur le Directeur Général, que vous l’entendrez et que vous y répondrez favorablement.

Les coordinateurs CFDT, CFE-CGC, CGT et FO et les élus du Comité Groupe

La réaction de Monsieur DUBOIS et Monsieur ANDRIES

Les choses dites dans la déclaration sont fausses. Les cadres dirigeants ne vont pas toucher les sommes cette année

(pour notre info, les 733 000 actions sont une réserve faite pour un versement sous conditions de résultats, en 2025.)

Sur les commentaires de la pétition, Mr Dubois réitère ces commentaires en rajoutant que si c’était à refaire il referait les mêmes choses qui ont été faites durant toute la période de la crise (remettant en perspective ce qu’a pu faire Airbus durant la même période). Il dit qu’on a le dialogue social le plus riche du CAC 40 Et qu’il a entendu les demandes.

Les élus remontent que les commentaires sont issus de certains travailleurs et ne peuvent être reproché aux organisations syndicales.

Monsieur ANDRIES rajoute que l’augmentation de 1 % a bénéficié aux salaire les plus bas.

La CGT dit que l’inflation est plus forte sur les produits de première nécessité et que les 6.2 % ne reflètent pas l’inflation des plus pauvres.

Enfin Mr ANDRIES dit que la prochaine étape sera les NAO 2023 qui vont débuter dans les semaines qui suivent et que cela se fera au niveau des sociétés.

Le Directeur Général fait un point de situation

Le trafic aérien revient petit à petit à la normale sauf en chine où la situation reste critique (30 % du niveaux d’avant la crise), la situation US est comparable à l’activité pré crise et pour l’EU c’est 15 % en dessous de 2019. 

2023 sera l’année de retour sur les moyens courriers, sur les long-courriers, ce sera 2024 / 2025. Actuellement des compagnies aériennes lancent des chiffrages pour des longs courriers. Grosse activité commerciale sur l’activité siège (neuf et rétrofit) ce qui est un bon signe de la reprise sur les longs courriers. Le rythme de remontée en cadence est pénalisé par la supply chain (fournisseurs n’arrivant pas à recruter et ce surtout au US).

Des problématiques de disponibilités des matières premières exacerbées avec la guerre en Ukraine et la pénurie des composants électroniques viennent se rajouter aux difficultés. 

Notre performance OTD (on Time Delivery) se dégrade mais cette situation est générale dans l’aéronautique. 

Diminution des cadences chez Airbus (prévision de 720 livraison à autour de 700) décalage de 6 mois des livraisons. 

Diminution des montés en cadence également chez Boeing.

A tout ça se rajoute un choc inflationniste mondial et un choc énergétique localisé sur l’Europe

Sur le choc énergétique, les couts en Europe vont être multipliés par 2 en 2022 et par 2,5 en 2023 là où ils resteront stables pour les US et l’Asie.

Gros travail sur comment répercuter ces impacts sur nos prix de ventes dans le cadre contractuel. Nous arriverons à en répercuter une partie mais pas la totalité, cela à un impact sur 2022 et continuera à nous impacter sur 2023 et 2024. 

Nous sommes passés d’une crise de la demande à une crise de l’offre. 

Investissement

4 Milliards prévue sur 5 ans les ¾ pour sur la décarbonations et 1/4 sur les autres sujets (800 millions par ans) contre 500 avant la crise. C’est le moment d’investir afin d’être au rendez-vous de la décarbonations et devenir un leader dans ce domaine.  

Usine carbone Feyzin

Actuellement Safran occupe 50 % du marché mondial sur les freins Carbonne. 

Décalage de cette 4 ème usine (3 usines en France US et Malaisie), d’abord pour cause de pandémie, et maintenant ce n’est pas raisonnable à cause des couts de l’énergie en Europe et en France. 40 % du cout de fabrication étaient liés à l’énergie en 2019. Avec une augmentation de X 5 pour ces 2 ans, là où il n’y a pas eu d’impact pour les US et la Malaisie. On se donne le temps pendant 6 mois à 2 ans pour voir l’évolution. Des besoins existeront en 2028.  En attendant on augmente les capacités en Malaisie et US. Sur le sujet de LACQ comme site pour cette usine, Andries dit que le cout de l’énergie est le même partout (A creuser …)

Septembre 3 nouveau site inauguré en France

Centre électrique à Créteil – Montreuil ex zodiac et réaux Safran 

Vélizy – train d’atterrissage 

Le Haillan – fabrication additive (décarbonations, souveraineté, industrie digital)

L’augmentation des coûts de l’énergie coûte des centaines de millions d’euros à safran.

L’Allemagne protège très bien ces entreprises via son plan de 200 milliards afin de protéger leur industrie.

On ne parle pas de délocalisation à Safran mais les nouveaux investissements sont soumis à la compétition liée à l’énergie.

RISE

safran va consacrer la moitié de ses investissements sur ce projet, le moteur Rise et crédibilise notre volonté de décarbonations. 

Pour Airbus, une motorisation à l’essai sur l’A380. Pour Boeing, PDG David CALHOUN a annoncé que pour le successeur du MAX, un moteur avec un bénéfice technologique (conso, décarbonations) de 20 % serait demandé au nouveau moteur. Comme cela est le cas pour RISE, O. Andries dit que c’est une avancée et une ouverture.

E-FAN

un moteur 100 % électrique est envisagé pour les petits aéronefs, mais pour le reste, un moteur hybride (thermique avec une intervention électrique, le thermique recharge l’électrique et l’électrique rajoute de la puissance au thermique quand c’est nécessaire.) est le scénario de travail de Safran.

SCAF

les choses avancent énormément, il faut le faire car la France ne peut pas y aller seule. Il s’agit d’une question de jour afin que toutes les parties signent le contrat, coté safran la direction se dit prête depuis 2019. Sur ce projet les intérêts de safran ont été très bien défendus. 

NMA

suite à l’arrêt, si Boeing se lance tôt dans un programme trop ambitieux ce sera complique de répondre.

Annonce Airbus projet monocouloir avec moteur en rupture en hydrogène– place de Safran

Airbus est très optimiste, l’hydrogène est une solution séduisante qui cause de réel problème technique (problème sur l’hydrogène qui est 4 fois plus volumineux que le kérosène). Airbus souhaite démontrer sa capacité à développer le moteur à hydrogène sur le régional et safran n’a pas envie d’y aller. Niveau mondial, il faudrait des 100 de milliard d’investissement pour équiper les aéroports, du coup les difficultés sont là. Safran réfléchit à l’impact de l’hydrogène sur le fonctionnement du moteur. Démonstrateur en vol avec CFM prévue pour étudier ce fonctionnement. 

Ariane

cela reste une situation difficile, le calendrier continue à glisser premier lancement pour fin 2025 soit 3 ans de retard par rapport au premier calendrier qui était très ambitieux car il avait fallu 10 ans Ariane 5, donc 10 ans pour Ariane 6 au lieu des 6 ans annoncé est plus conforme.

Un des chemins critiques pour le premier vol sont la mise à feu, ces essais auraient dû avoir lieux depuis plusieurs mois en Allemagne, mais ce tir n’a toujours pas eu lieux. Second point important est la commande d’amazone qui a commandé 18 lancements Ariane 6. Le lancement du télescope avec Ariane 5 c’est très bien passé, preuve du succès d’Ariane. 

Côté économique, la clause de retour géographique au états financeurs pose problème de méthode certains fournisseurs ont une mentalité contraire aux intérêts de réussite, ils sont trop exigeants sur les retombées. Ce n’est pas normal que nous devions être compétitif si nous trainons toute une chaine de fournisseurs européen qui nous demande des répercutions systématique. Un dialogue avec le gouvernement français et un groupe de pays européens est en cours et ils se sont donné un an pour trouver un accord. Les italiens réfléchissent à sortir avec leur lanceur

Leap

la montée en cadence continue mais auront du mal à atteindre l’objectif des 2000 moteurs en 2023 à cause des problèmes supply chain. Cette année nous seront à 1200 pour une cible à 1500. L’an passé nous étions à 800. Gros retard de GE.

Acquisition Thales AES (filiale électrique)

cela apporte une dernière brique dans l’électrique chez SEP (conversion électrique) pour devenir un acteur complet. Le processus avec les IRP de Thales est engagé et l’acquisition devrait aboutir en 2023.

30 % de l’ex portefeuille zodiac

rien à communiquer actuellement, pas de changement de feuille de route. 

Rattachement de SVS à safran cabine décidé en 2018

il n’y a pas de synergie technologique évidente (sauf d’activité dans la cabine) O. Andries dit qu’on va la garder comme cela, le moment de prendre des décisions n’est pas encore venu mais ça viendra.

Reach

délais de plus en plus court, chaque entité est autonome là-dessus, pourquoi pas de pilotage groupe ?

 Il y a une démarche groupe mais c’est un sujet difficile à cause des contraintes de temps. Au début les industriels pensaient que les pouvoir publics laisseraient plus de temps, ça a fonctionné au début mais plus maintenant. La date c’est 2024. La direction entend le message. SLS est la plus touchés.

Activité tôlerie Issoudun vers Tunisie, puis Tunisie vers RU

Pourquoi pas de retour vers Issoudun ?

La direction n’a pas connaissance de cela.

Désensibilisation géopolitique

Niveau délocalisation, on comprend les contraintes énergétiques de safran, mais attention au risque géopolitique, c’est surveillé par le conseil d’administration, la résilience à un cout, la double source est une solution, il faut la regarder par fournisseurs et par pays. On va regarder pour certain pays critique de ne pas y être trop dépendant. 

Par rapport à la Russie nous avons été très réactifs. Sur certaines pièces on va devoir travailler afin de ne pas être trop dépendant à des pays. 

Fin d’intervention d’Olivier Andries.

Présentation de la politique industrielle

Marjolaine GRANGE – Olivier DETAILLEUR

Planches de présentation confidentielles – pas de diffusion possible

Présentation très générale qui indique que la politique d’investissement se fera à hauteur de la forte croissance du niveau d’activité, du renforcement des plans de digitalisation et de bas carbone et autour des activités MRO du LEAP.

Présentation du plan stratégique Safran

Jean-Michel HILLION

Planches de présentation confidentielles – pas de diffusion possible

Présentation qui reprends les 4 axes de la politique industrielle de Safran :

  1. décarbonation
  2. employeur exemplaire
  3. incarner l’industrie responsable
  4. affirmer l’engagement citoyen.

Pour JM Hillion la stratégie d’un groupe est la capacité d’analyser l’environnement du marché dans le temps.

Les tendances fortes :

15 milliards de CA 

  • Propulsion 46 % du CA 24200 salariés
  • équipement 42 % du CA 38500 salariés
  • intérieur 12 % du CA 14000 salariés 

Peu de compagnie aériennes ont disparues durant la crise mais elles sont affaiblies. Elles sont plus dans une logique d’optimisation de couts que de développement. Leur stratégie est : moins de vols mais mieux remplis. Les low-costs sortent renforcés.

Le COMAC est certifié en chine mais pas implanté dans le monde, Boeing fait monter en cadence les livraisons du B787 et AIRBUS est leader avec 60 % du marché.

Le budget de la défense est en hausse en cohérence avec les tensions géopolitiques (demande de l’état de se tenir prêts pour une guerre de forte intensité.

Supply chain : les 3 principaux risques de notre marché sont : géopolitique, Capacitaire et oligopolistique (Une situation d’oligopole se rencontre lorsqu’il y a, sur un marché, un nombre faible d’offreurs (vendeurs) disposant d’un certain pouvoir de marché et un nombre important de demandeurs (clients)

Ukraine, tous les fournisseurs sont en double source (plus couteuses) mais on continue de se fournir en Russie (note personnelle : même quand on se fout sur la gueule, l’argent est au-dessus de tout ! ! ☹) 

La hausse de l’énergie a un impact très fort surtout chez les forgerons !

La capacité aérienne devrait augmenter de 2.9 % par an jusqu’à 2040 ce qui est supérieur au PNB (2.3 %) la flotte va augmenter de X 1,5. La livraison d’aéronefs va représenter 34500 unités.

Les vieux quadrimoteurs vont disparaitre mais Safran est bien positionné sur les prochaines plateformes

La décarbonations est le sujet numéro un.  La contestation de l’aérien peut devenir une préoccupation mondiale et il faut se positionner sur le sujet en le voyant comme une opportunité de business.

Les biocarburants sont la solution privilégiée, plus que les e-carburants plus couteux et l’hydrogène plus compliqué à mettre en œuvre. De manière générale la solution sera l’accumulation de plusieurs solutions.

2 réactions

  1. Bonjour les camarades,

    Merci pour ce CR, une attention toute particulière cependant sur l’orthographe, plusieurs fautes d’accords et de conjugaison dans le texte ci-dessus !
    Bien fraternellement.

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Publié le :
29 novembre 2022