Le comité d’entreprise central de SAE possède depuis des dizaines d’années du patrimoine immobilier. Il est accessible en priorité à tous les salariés de SAE.
Les patrimoines immobiliers les plus importants sont à Villers sur Mer (résidence Castellamare), à Gérardmer (chalet au bord du lac), à Saint François Longchamp (l’auberge ensoleillée), à Dammarie les Lys (le bois du Lys).
Certains de ces patrimoines sont à vendre. Et après ?
Le centre du bois du Lys a été restauré en 1987. Il a une vocation de centre de loisirs, sportive, sociale et touristique.
La prestation de centre de loisirs pour les enfants des salariés de SAE des sites de Villaroche, Montereau et Corbeil a été délaissée en 2014, suite à la réforme gouvernementale des rythmes scolaires. Le comité d’entreprise finance désormais les centres de loisirs des communes des salariés. Mais le bois du Lys permet toujours l’accueil des enfants, notamment de Dammarie les Lys, grâce à une convention passée avec la mairie.
Le complexe sportif (gymnase, terrains de football, de tennis) accueille les clubs sportifs des comités. Les sections loisirs (photo, yoga) utilisent aussi l’infrastructure existante. Depuis la mise en place des salles de sport sur les sites de SAE et du financement par les comités des activités sportives par des chèques sport, l’activité sportive du bois du Lys décline. Les salariés de SAE s’orientent vers d’autres lieux.
Le bois du Lys permet aussi de réunir les salariés de SAE lors de tournois sportifs interservices, de fêtes du comité, de forum enfance, de repas pour les retraités, d’accès à la piscine extérieur l’été, de séminaires … Tous ces moments de convivialité, de partage sont l’expression du rôle social du comité.
Le complexe hôtelier, bien que non utilisé par les salariés de SAE, contribue au développement du tourisme social, en accueillant des groupes souhaitant découvrir la région parisienne dans un cadre agréable et à des prix abordables. La partie hôtellerie permet de financer les frais fixes du centre. Mais, en raison de la crise sanitaire depuis plus d’un an, l’activité hôtellerie est complètement à l’arrêt.
Constatant que le Bois du Lys ne répond plus aux besoins actuels des salariés de SAE, et que son coût de fonctionnement ne peut plus être absorbé, toutes les organisations syndicales ont décidé de tourner une page sur ce patrimoine.
Il sera donc vendu d’ici la fin de l’année à la mairie de Dammarie les Lys.
Les infrastructures existantes seront utilisées pour continuer les activités de centre de loisir, développer les sections sportives municipales et créer un groupe scolaire.
Une aubaine tant stratégique que financière pour la mairie.
La CGT a demandé que le produit de cette vente soit réinvesti en totalité dans un autre patrimoine. Cette demande n’a pas été acceptée par les autres organisations syndicales.
La CGT regrette qu’aucune réflexion ne soit menée sur le produit de cette vente. En clair, la stratégie est de vendre et de voir plus tard ce que l’on fera.
Suite à cette première vente, la CFE-CGC, la CFDT, l’UNSA et FO ont décidé de se séparer de Saint François Longchamp. Ce complexe hôtelier dans les alpes, au pied des pistes, avec piscine chauffée, fonctionne pourtant correctement dans le cadre du tourisme social. Mais le prétexte avancé est que ce bien n’est pas suffisamment utilisé par les salariés de SAE.
Qu’adviendra-t-il des patrimoines à Villers sur Mer et Gérardmer quand ils seront moins fréquentés par les salariés de SAE ?
Avec ce raisonnement, il n’y aura plus de place pour le tourisme social en France.
De plus, une nouvelle fois, cette vente se fait sans engagement de réinvestissement dans un nouveau patrimoine.
La CGT s’est donc opposée à cette vente.
Pour la CGT, nous ne devons pas détruire notre patrimoine.
Une génération a créé un patrimoine immobilier. Une génération a entretenu ce patrimoine. Doit-on laisser une génération le dilapider ?
Doit-on proposer des chèques cadeaux ou vacances éphémères pour remplacer notre patrimoine ?
Doit-on oublier le rôle social du comité social et économique pour le transformer en une entreprise capitaliste liquidant tout ce qui n’a pas de rentabilité immédiate ?
Pour la CGT, un patrimoine qui ne correspond plus aux besoins doit être remplacé, mais pas dilapidé.
C’est navrant, avec la vente du Bois du Lys les salarié.es de Villaroche perdent l’accès à 13,5 hectares de nature et d’installations qui ne seront jamais remplacées.
Quelle perte de patrimoine ! Et la suite de la dilapidation arrive …
La gestion du CSE semble oublier le « S » pour social pour se concentrer uniquement sur le « E » de économique.
Superbe tracte