Villaroche. Courrier du 9 mai 2022. Madame la Directrice, Monsieur le Directeur, …

 

Corbeil, le 09 mai 2022

 

Madame Janet DEKKER

Directrice des ressources humaines de SAE

Monsieur Emmanuel CROZIER

Directeur des relations sociales de SAE

 

Objet : salaires

 

Madame la Directrice, Monsieur le Directeur,

 

Le 21 avril 2022, puis le 5 mai, la direction générale de SAFRAN a proposé des mesures salariales complémentaires pour 2022.

L’étude de ces mesures appliquées à Safran Aircraft Engines montre les résultats suivants.

Cette étude s’appuie sur les données disponibles dans le bilan social de Safran Aircraft Engines, donc pour des effectifs et salaires au 31 décembre 2021. Elle concerne ainsi 11230 salariés présents.

La masse salariale évolue de 1.03 % pour la première proposition et de 1.13 % pour la deuxième proposition.

Le gain de 0.1 % porte essentiellement sur les salaires les plus élevés comme le montre le tableau suivant.

 

salaire moyen proposition1 proposition2
catégories niveau annuel mensuel complément complément écart € écart %
ouvriers III 30776 2367 720 740 20 2.78
IV 35624 2740 600 620 20 3.33
V 41475 3190 480 500 20 4.17
ETAM III 31153 2396 720 740 20 2.78
IV 34831 2679 600 740 140 23.33
V 42001 3231 480 500 20 4.17
VI 51962 3997 416 520 104 25.00
cadres I 39343 3026 600 620 20 3.33
II 45072 3467 480 500 20 4.17
IIIA 59671 4590 477 477 0 0.00
IIIB 75211 5785 376 526 150 40.00
IIIBS 87436 6726 437 612 175 40.00
IIIC 107865 8297 500 * 700 * 200 40.00

* uniquement pour les salaires inférieurs à 100000 €

Les impacts les plus forts sont dus :

  • Pour les ETAM niveau IV au relèvement de la limite de la première tranche de 32000€ à 35000€
  • Pour les ETAM niveau VI au relèvement du seuil de 0.8 % à 1 %
  • Pour les cadres (IIIC, IIIBS, IIIB) au relèvement du seuil de 0.5 % à 0.7 %

Une étude plus détaillée des ETAM niveau IV montre que l’impact est de 140€ pour les techniciens coefficient 255 et 270 uniquement. Les coefficients 285 de loin les plus nombreux ne sont pas impactés autant.

Une étude plus détaillée des ETAM niveau VI montre que l’impact est, pour les techniciens de 104€ au coefficient 385, de loin les plus nombreux, 111€ au coefficient 405, 119€ au coefficient 425, et pour les maitrises de 111€ au coefficient 385, 131€ au coefficient 425.

Pour toutes les autres catégories et coefficients (ouvriers, ETAM niveaux III et V, cadres positions I, II et IIIA) l’impact n’est que de 20€ au mieux.

En 2021, l’inflation INSEE était de 2.82 % (IPC) et l’inflation harmonisée de 3.4 % (IPCH).

L’augmentation générale proposée à SAE était de 1.5 %. Avec le complément d’augmentation proposé à 1.13 % il manque encore entre 0.19 % pour l’IPC et 0.77 % pour l’IPCH.

La date de mise en application à juillet de cette mesure implique que son effet sur 2022 ne sera que de 0.57 %. Il manque donc entre 0.75 % pour l’IPC et 1.33 % pour l’IPCH de budget d’augmentation.

La deuxième proposition favorise essentiellement les salariés les mieux rémunérés (cadres IIIBS et IIIC), et non pas les premiers niveaux de salaires qui sont les plus affectés par les effets de l’inflation.

Est-ce judicieux alors que les salariés grévistes sont très majoritairement ceux qui sont le moins rémunérés ?

Cela ne risque-t-il pas d’exacerber les conflits sociaux actuels ?

Les salariés qui gagnent plus de 80000€ par an (IIIBS et IIIC), qui bénéficient de bonus et dont le budget d’augmentation individuelle (3 %) correspond au moins à 2400€ par an sont-ils vraiment demandeur de plus de 600€ ?

 

Afin d’apaiser la colère sociale et de répondre aux attentes des salariés, nous vous renouvelons nos revendications pour un complément salarial à appliquer en 2022 :

  • Assurer la rétroactivité de la mesure complémentaire au 1er janvier 2022 pour qu’elle soit appliquée sur l’année entière.
  • Compléter le budget d’augmentation générale d’au moins 0.5 % pour couvrir l’inflation de 2021.
  • Prendre en compte les heures de grève des salariés qui n’ont eu d’autres choix pour se faire entendre.
  • Revaloriser l’allocation transport énergie pour prendre en compte les hausses spécifiques de l’énergie.
  • Ne prendre en compte qu’un seul plancher de 13ème mois pour les salariés jusqu’au coefficient 365 inclus (fin du niveau V) pour intervenir sur les plus bas salaires.

Nous vous prions d’agréer Madame la Directrice, Monsieur le Directeur l’assurance de notre considération respectueuse.

Les Délégués Syndicaux Centraux CGT :

Gilles SCHERRER                              Damien DEWEIRDER                      Stéphane ECOUTIN

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Publié le :
10 mai 2022
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