La Direction et les quatre organisations syndicales représentatives du groupe Safran ont négocié un “accord relatif à l’accompagnement social de la crise liée à l’épidémie de COVID-19 au sein du groupe Safran” avec pour thème principal l’Activité Partielle (chômage partiel).
A la vue du contenu final de l’accord, la CGT a décidé de ne pas être signataire et en voici les raisons
La Direction se gratifie d’une fermeture des sites Safran en France pour nettoyage et désinfection afin préserver la santé de ses salariés pour reprendre le travail très rapidement.
Mais c’est bien les mobilisations des salariés soutenues partout par notre syndicat CGT (droits de retrait et procédures de Danger Grave et Imminent) qui ont obligé la direction à prendre des mesures sanitaires.
Pour la période de confinement, les directives gouvernementales préconisaient de faire travailler uniquement les salariés concernés par les activités essentielles relatives à la souveraineté nationale.
Dans le texte de l’accord, “chaque société détermine la liste des activités classées comme essentielles“. Le message clair de la Direction est de maintenir l’activité là où cela est possible afin de maximiser la création de CASH (trésorerie).
Concernant le télétravail, nous estimons que les sociétés n’ont pas fait le nécessaire pour y intégrer un maximum de personnes ce qui se traduit dans l’accord par : “en favorisant le déploiement du télétravail quand la situation le permettait“… D’ailleurs, des salariés mis en Activité Partielle (AP) nous ont confirmé pouvoir télétravailler. L’AP, payée 70 % du brut soit environ 83 % du net, est indemnisée par l’Etat.
Pour rappel, seules les personnes en Forfaits Jours sont rémunérées à 100 % en AP car couvertes par un accord Métallurgie de 1998. Notre syndicat a revendiqué d’aligner tous les salariés sur le 100 % du net pour les deux mois de validité de l’accord en prenant une petite partie sur les dividendes non versés aux actionnaires s’élevant à plus d’un Milliard d’€.
Safran a catégoriquement refusé de participer financièrement et a imposé la mise en place d’un fonds de solidarité en prélevant un jour de congé aux forfaits Jours en AP. Ces jours monétisés (environ 1,6M d’€ selon la Direction) financeront un barème de majoration d’AP aux salaires de base inférieurs à 2500€ brut (environ 1,8M d’€). Pour compenser le manque d’engagement de Safran, il est alors demandé à l’ensemble des salariés un nouvel effort : le don volontaire de congés.
Pendant ce temps-là, le président de Safran spécule en rachetant pour plus de 700 000 € d’actions du groupe alors que sa valorisation est au plus bas. Est-il le seul grand dirigeant de Safran à avoir agi ainsi alors qu’un certain nombre de grands patrons renoncent à une partie de leur rémunération ?
Pour finir, nous trouvons scandaleux le fait de “réduire à due proportion le barème d’indemnisation” d’AP si le fonds est insuffisamment alimenté.
En conclusion :
La CGT restera très attentive à l’application de cet accord au nom de la solidarité.