Les 3 mois de mobilisation ont porté leurs fruits
Après 3 mois de grève sur le site de Villaroche, les salariés soutenus par la CGT n’ont pas à pâlir du mouvement de grève qui a été mené avec certes une avancée pas à la hauteur des revendications mais nous avons fait reculer la direction qui ne voulait rien lâcher.
En décembre 2021, suite à un sondage sur les salaires, la CGT avait commencé à revendiquer une augmentation générale de 200 euros net / mois pour tous. Suite à cela, un débrayage d’une heure avait été initié. Ce débrayage avait été bien suivi.
En janvier, le mouvement sur les salaires avait repris suite à une heure d’information syndicale. Nos collègues de Corbeil étant eux aussi mobilisés, nous sommes allés les rejoindre le 19 janvier afin que la direction entende nos revendications. La direction SAFRAN restait cachée derrière l’accord de sortie de crise qui avait été signé. A contrario, les 800 plus hauts cadres se sont partagés 42 millions d’euros et Safran Aircraft Engines avait remonté 1.1 milliard d’euros de dividende à SAFRAN.
Voyant que la direction ne voulait pas céder, s’en est suivi une série d’heures de grève, de filtrage de rond-point, afin de faire entendre nos revendications. La direction a ensuite mis en place son arme de répression en envoyant des lettres de rappel à l’ordre et de mise en garde. La CGT vous a aidé et vous aide encore à contester toutes ces lettres qui ont été envoyées.
Début février, les salariés, toujours soutenus par la CGT, avaient décidé de faire une heure de grève tous les jours avec un petit rituel de passage aux bancs moteurs qui étaient eux aussi en grève mais sur des ¼ heures afin d’impacter les sorties des moteurs. Le 17 février, les grévistes de Corbeil sont venus partager un barbecue sur Villaroche. Cette initiative a été très suivie et appréciée.
Alors que la direction pensait que les vacances d’hiver allaient essouffler le mouvement, les débrayages d’une heure ont été très suivis et la pression a été maintenue par les grévistes jusqu’au mois de mars.
Lors de nos passages dans les secteurs, La CGT s’est aperçu que les salariés non-grévistes soutenaient le mouvement. Le 24 mars 2022, la CGT a donc décidé de faire un sondage sur la satisfaction de la politique salariale et si les salariés étaient prêts à se joindre au mouvement. La majorité était insatisfaite des mesures proposées par la direction.
Début avril, les coordinateurs CGT ont envoyé une lettre à la direction de SAFRAN afin de demander une réunion pour revaloriser les salaires. La direction nous avait répondu qu’il y avait une revoyure de l’accord de sortie de crise le 9 mai. En maintenant la pression par la mobilisation, les salariés avec la CGT ont réussi à obtenir une première proposition le 21 avril allant de 40 à 60 euros d’augmentation par mois.
Considérant que cette proposition n’était pas à la hauteur, la CGT avait appelé le 5 mai (jour de la deuxième réunion de négociation) à une mobilisation sur Corbeil avec barbecue.
Une seconde proposition a été faite avec une revalorisation ridicule de 2 euros par mois en plus.
Vu la longueur du mouvement, les salariés ont décidé d’arrêter de faire grève.
Comme quoi, même avec un accord signé, grâce à la mobilisation et la grève, nous avons pu obtenir plus que le cadrage d’origine.
La CGT aurait aimé que les autres syndicats soutiennent aussi ce mouvement. Ensemble nous aurions pu obtenir plus que ce qui a été proposé.
Lors de la revoyure en octobre, si l’inflation continue de grimper (aux alentours de 10 % comme prévu dans toute l’union européenne), il faudra surement se préparer à une nouvelle mobilisation. La CGT espère que cette fois-ci les autres syndicats suivront le mouvement.
Nous avons pu constater que par la mobilisation, il a été possible d’avoir une augmentation générale complémentaire à l’AG des NAO. C’est historique : les cadres auront une AG !
Certes celle-ci n’est pas à la hauteur de nos revendications, mais cette revalorisation n’aurait jamais été faite si les salariés ne s’étaient pas mis en grève avec le soutien de la CGT et de tous ses syndiqués.
Impensable ! Grâce aux mobilisations qui ont perduré sur Villaroche, Châtellerault, Corbeil et Gennevilliers, nous avons réussi à faire augmenter les salaires de tout le groupe.
Nous pouvons être fiers de ce que nous avons réussi à obtenir grâce aux grévistes et à la CGT. Nous remercions donc toutes les personnes qui se sont mobilisées. La force du collectif a fait fléchir la direction.
Syndiqués et non-syndiqués : l’union fait la force.
La CGT revendique toujours que ces mesures soient rétroactives au 1er janvier et qu’un seul plancher sur la prime du 13ème mois soit mis en place.
Tous les tracts de cette mobilisation sont disponibles sur notre site internet.