Evolutions salariales 2024
Comment démêler le vrai du faux ?
« Le talon progressif est une avancée pour tout le monde ». Il permet de « donner un coup de pouce aux
bas salaires et a pour effet de pousser toute la grille salariale vers le haut ».
C’est faux !
Le talon n’a aucun effet sur la grille de salaire.
Elle continue à se smicardiser car elle n’a pas été réévalué en janvier 2024
alors que le SMIC a augmenté de 3.37 % sur un an !
Si le talon augmente bien les bas salaires, les prochaines embauches seront faites sur une grille smicardisée.
Et il faudra recommencer chaque année avec de nouveaux talons.
Merci qui ?
« Combien vaut la signature de la CFDT sur les 15 dernières années ?
La réponse : plus de 20 % de salaire en plus ! ».
Est-ce suffisant ?
20 % de salaire en plus sur 15 ans permettrait donc de couvrir l’inflation et d’y associer une augmentation
individuelle de 1.33 % en moyenne par an. Mais un tel niveau d’augmentation individuelle ne permet pas
de doubler son salaire sur toute une carrière. Loin de là. Doit-on s’en réjouir ?
Ce n’est donc pas une question de « verre à moitié vide ou à moitié plein », mais de verre aux ¾ vide !
De plus, ce chiffre ne correspond pas aux données fournies dans le tableau « inflation, AG, AI » présenté.
En effet, la moyenne calculée de l’augmentation individuelle restante n’est que de 1.16 % et non pas 1.33 %.
Peut-on parler d’évolution de carrière avec une telle augmentation individuelle ?
Et la couverture de l’inflation n’est pas assurée par les augmentations générales. Il manque 0.29 % par an.
Il y a donc bien un appauvrissement des salariés sur 15 ans !
Est-ce bien « une lutte efficace contre la baisse du pouvoir d’achat » ?
De plus, les chiffres donnés pour l’inflation ne sont pas corrects.
Il y a un mélange entre l’inflation annuelle et la moyenne glissante de l’inflation.
De plus les chiffres donnés pour l’inflation ne sont pas pertinents.
La comparaison est faite entre l’inflation en fin d’année et les augmentations appliquées au début d’année.
Il n’y a donc pas de cohérence temporelle. La preuve pour 2024, le pourcentage d’augmentation est bien
indiqué, mais pas la valeur de l’inflation puisqu’elle ne sera disponible qu’en décembre.
Appauvrissement des salariés et faible évolution de carrière, est-ce raisonnable ?
« Exemples de 2 dispositifs « exclusivement » revendiqués et obtenus par la CFDT qui ont un impact
direct sur votre fiche de paie »
Quel est exactement cet impact ?
« La revalorisation de la prime d’ancienneté concerne 70 % du personnel non cadre »
Le chiffre exact est de 66.08 % pour une moyenne de +31.48€
Mais, cela concerne uniquement les primes d’ancienneté les plus basses.
Les primes d’ancienneté des cotations les plus élevées (E10 à 495.96€) sont désormais plus basses que les
primes d’ancienneté des anciens coefficients les plus élevés (coefficient 425 à 551.96€).
C’est une perte de -56€.
Les primes d’ancienneté de fin de carrière seront donc moins élevées.
Ce qui a pu être gagné en début de carrière sera largement perdu par la suite.
Doit-on s’en réjouir ?
Et merci qui ?
Quel est l’impact du « talon progressif » ?
Le talon progressif a pour conséquence d’inverser la hiérarchie des salaires avec l’augmentation
générale.
Est-ce judicieux ?
« Revalorisation des 13ème mois plancher »
Les 3 13ème mois plancher maintiennent le principe de discrimination.
Pour un même salaire, le 13ème mois pourra être différent avec des écarts pour aller jusqu’à
600€ pour les non cadres et
450€ entre les cadres et les non cadres.
Pourquoi ?
Alors finalement Merci qui ?
« Le budget AG/AI a évolué de 2.7 % à 4.2 % pour un total de 5.2 % de la masse salariale selon les calculs
de la CFE-CGC »
Au cours des négociations, les évolutions font partie du jeu qu’impose la direction suivant sa conception
du dialogue social. Mais pour toujours terminer par un chantage à la signature.
La 1ère proposition du 19 janvier était bien de 2.7 % (AG+AI) + 0.5 % de budget complémentaire.
La dernière proposition du 07 mars est de 4 % + 0.5 %, loin des 5.2 % calculés par la CFE-CGC, et loin des
5.5 % revendiqués par l’intersyndicale.
Est-ce la prise en compte de l’aide pour l’achat d’un vélo qui permet d’arriver à 5.2 % ?
Dans cas, pourquoi ne pas l’avoir compté l’année dernière dans le budget total ?
Sérieusement, toutes les mesures relatives à la mise en application de la Nouvelle Convention Collective
ont clairement été annoncées hors des mesures salariales.
Et l’enveloppe de l’égalité professionnelle n’a pas à être prise en compte, car elle est négociée dans un
accord spécifique.
Alors, selon les calculs de la CGT : 4 % + 0.5 % = 4.5 % < 5.2 % # 5.5 %
Les mesures salariales de 2024 ne sont donc pas acceptables.
Tous les salariés déçus par des mesures salariales validées par les syndicats réformistes,
sont invités à se syndiquer à la CGT, le seul syndicat progressiste qui refuse de baisser le
niveau de vie des salariés.