Accord salariés expérimentés Safran
Positionnement de la CGT
L’âge de départ à la retraite est fixé par la loi. La volonté du gouvernement actuel est de le passer de 62 ans à 64 ans.
Pour la CGT, l’âge de départ en retraite doit revenir à 60 ans.
La richesse créée dans un pays doit revenir à ceux qui la créent. C’est un enjeu de société.
Des solutions de financement réalistes et justes existent en élargissant l’assiette des cotisations : contribution sur les dividendes, l’intéressement et la participation, fin des exonérations de cotisations, déplafonnement des cotisations sur les très hauts salaires, sur-cotisations patronales sur les emplois précaires …
L’accord en faveur de l’emploi des salariés expérimentés Safran vient d’être renégocié. Son objectif est d’adapter les conditions de travail en facilitant la poursuite de l’activité professionnelle jusqu’à l’âge de la retraite. Cet accord ne peut donc pas remettre en cause l’âge légal de départ à la retraite. Et l’objectif n’est pas de compenser des départs en retraite toujours plus tardifs, c’est-à-dire après 60 ans, mais de permettre d’adapter la carrière aux enjeux de l’usure professionnelle avec la promotion d’une progressivité dans la cessation d’activité.
Pour la CGT, il faut favoriser une diminution du temps de travail sur toute la période de fin de carrière en appliquant les 32H payées à 100 % pour tous les séniors.
L’accord précédant apportait déjà pour un temps partiel sénior une aide financière de 10 % par l’entreprise. Couplé à la retraite progressive à partir de 60 ans, cette aide permet d’atteindre la rémunération à 100 % sur la période couverte par l’accord, actuellement limitée à 2.5 ans. L’enjeu de la CGT dans la renégociation de cet accord était donc d’allonger la période de temps partiel aidé pour couvrir toute la durée de la retraite progressive.
La possibilité de cumul des jours en fin de carrière existe aujourd’hui. Elle est maintenue en l’état. Mais le problème est que sur la période d’activité, le temps travaillé est supérieur à un temps plein. En effet, le salarié continue à travailler à temps plein, mais ses jours de congés et de RTT sont diminués proportionnellement à son temps partiel. Les séniors qui ont besoin de diminuer leur temps de travail pour mieux récupérer se trouvent donc en surcharge tant qu’ils ne passent pas en inactivité. C’est donc l’effet inverse de celui recherché qui est obtenu en poussant les séniors au risque d’usure physique (TMS) et ou psychologique (burnout) pouvant aller jusqu’à l’épuisement. C’est pourquoi la CGT souhaite privilégier la diminution du temps de travail sur toute la période de fin de carrière.
Le compromis trouvé dans cet accord consiste pour les salariés qui ne choisissent pas un cumul en fin de période, à faire succéder la période de temps partiel aidé par 1 année de retraite progressive aidée par l’entreprise avec la prise en charge des cotisations retraite. La période totale de temps partiel aidé est ainsi allongée.
L’accord propose aussi une co-construction de projet de reconversion professionnelle pour les salariés expérimentés exposés à des facteurs de risque pendant leur carrière. L’objectif est de favoriser leur évolution vers un métier adapté à leur situation.
Enfin, l’accord propose dans les 3 ans avant l’âge de départ légal à la retraite de pouvoir racheter 2 trimestres en monétisant cette fois des jours du Compte Epargne Temps.
L’accord proposé n’apporte aucun recul et 3 avancées significatives. C’est un accord de progrès social. La CGT, déjà signataire de l’accord précédent s’engage à nouveau en signant l’accord en faveur de l’emploi des salariés expérimentés Safran de 2023
Malakoff, le 12/04/2023