Réunion Safran SA vs Syndicats : Entre persévérance et récupération…
Depuis 11 longues semaines de lutte, les salariés en grève sur le site de Villaroche et des autres sociétés du groupe se sont mobilisés tous les jours pour montrer leur désaccord vis à vis du niveau trop faible des augmentations proposées lors des NAO 2022 par la direction et qui ne sortent pas du cadre de l’ accord « sortie de crise » signé par les syndicats CFDT, FO et CGC en octobre 2021. La CGT n’ayant pas signé cet accord estimant qu’il ne correspondrait pas au montant de l’inflation, a décidé suite à un sondage puis à un vote en assemblée générale de défendre les revendications des salariés consultés lors d’une enquête menée en décembre. Le rattrapage du pouvoir d’achat qui en est ressorti est une AG à 200 euros net par mois.
Lors des NAO seule la CGT ne signa pas le budget de 3% imposé par la direction et les 1,5 % en AG qui en ressortaient. A la suite de la signature des NAO par la CFDT et la CFE-CGC, la grève des salariés soutenue par la CGT commença le 7 février dans le secteur de la production. Elle est ponctuée depuis par des actions de lutte journalières où l’esprit de solidarité et d’ingéniosité a permis de maintenir la mobilisation à un niveau important. Grâce à la persévérance des salariés grévistes, le 21 avril, une réunion de proposition d’augmentations de salaires supplémentaires est prévue par la direction afin de trouver une « porte de sortie » à cette crise sociale jamais vue depuis une, voire plusieurs décennies.
Une réunion entre tous les signataires de l’accord de « sortie de crise » avait été initialement prévue le 9 mai pour faire le point sur le suivi des NAO 2022 mais sans déboucher sur une revoyure du montant des augmentations de salaires. Ceci est la seule chose que les syndicats signataires ont obtenue auprès de la direction.
Nous savons maintenant que le syndicat FO essaie de récupérer le mouvement en proposant à qui veut bien l’entendre, des revendications à la baisse qui ne correspondent pas aux 200 euros initialement votés par les salariés. La CFDT quant à elle, essaie aussi de prendre le « train en marche » en s’appropriant la mobilisation sur un tract.
Ces deux organisations syndicales ont non seulement signé un accord et des NAO qui ne correspondaient pas du tout aux besoins actuels des salariés à propos du pouvoir d’achats mais n’hésitent pas maintenant à se faire passer pour ceux qui vont faire plier la direction. C’est une preuve de malhonnêteté de leur part vis à vis des grévistes qui ont bataillé pour obtenir une réunion où enfin ils pouvaient être entendus grâce à la CGT qui les représente depuis le début de la grève.
Ces OS assument, enfin ( !), un peu du devoir de représentativité qu’ils doivent aux salariés alors qu’elles collaborent toujours étroitement avec la direction.
Attendons-nous à ce que les salariés grévistes ne soient pas entendus à cause de syndicats qui risquent de s’entendre en bilatérale avec la direction pour tirer les revendications vers le bas et ensuite s’enorgueillir du succès de leur demande au détriment des efforts consentis par les salariés grévistes afin d’obtenir des augmentations substantielles qui correspondent à leur besoin et au manque à gagner subi depuis le début de la crise COVID-19. Depuis le début du mouvement, la CGT a appelé les autres syndicats à manifester leurs mécontentements avec nous.
La CGT appelle à un débrayage.
1 heure ou plus jeudi 21 avril à 9H30 au milieu du bâtiment 35.
Venez nombreux.