L’évolution de Safran est éloquente : issue de SNECMA, société nationale à 100 % détenu par l’État, la privatisation en 2003 et les ventes successives des actions détenues par l’État conduit le capital du groupe à être détenu à 80 % par des fonds privés (essentiellement des fonds de pension et d’investissement anglo-saxons). La part de l’État est tombée à 11 % et les salariés à 7 % en 2019.
En 15 ans, le cours de bourse et la distribution de dividendes se sont envolés. Les profits atteignent un record de l’ordre de 14 % de rentabilité ! En 10 ans, Safran a versé plus de 5 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires.
Tout cela a un coût très important et sert de prétexte au tassement des rémunérations, des évolutions de carrière, des embauches, voire des investissements. Les actionnaires et autres fonds d’investissements, en retour, attendent des dividendes importants et un cours de bourse élevé.
Les marchés financiers poussent également à des visions à court terme, préjudiciables aux développements industriels et techniques. Les études, essais et démonstrateurs associés se font sur du long terme. S’affranchir de ces délais peut être préjudiciable pour l’avenir, comme le montrent des exemples récents dans l’actualité des constructeurs…
La CGT propose que les objectifs financiers de rentabilité soient adaptés et modulés en fonction des objectifs techniques, industriels et sociaux, qui devraient primés dans les décisions pour l’avenir du groupe Safran.